Les marais de la tourmente
Un lieu maléfique
Continent : L'Ile du Coeur
Région : D'Aurore
Le nord est de la région est marécageux et s'enfonce dans un sombre bois à moitié inondé que l'on nomme les marais de la tourmente. D'épaisses feuilles noires y poussent sur les plus grands des tordus qui arrivent à capter le soleil, un dense feuillage qui empêche le moindre rayon de lumière de passer, rendant les branches inférieures des tordus ainsi que les plus petits d'entre eux totalement dénués de feuilles.
Les tordus, arbres communs
Les tordus sont des arbres orangés aux branchages partant en tous sens, qui poussent dans des environnements plutôt frais et humide. C'est ainsi qu'ils forment une bien étrange forêt à la limite de la région d'aurore et de la région des glaces sur l'Ile du Coeur. On trouve deux espèces de tordus : les tordus étouffants qui poussent dans les marais de la tourmente, et les tordus discrets qui poussent dans le crépusculaire au nord-ouest de la région d'aurore. Les étouffants sont pour certain immenses et vastes, créant d'immenses étendues de feuilles noires à très grande hauteur et empêchant ainsi toute lumière de passées, et pour d'autres, poussant sous les plus grands, sont petits et dénués de feuilles. Les discrets sont quand à eux beaucoup plus petits, laissant la lumière passer et les autres plantes se développer autour d'eux. Les tordus étouffants sont très souvent recouverts de mousses jaunes qui broient leur écorce. En s'enfonçant dans les marais de la tourmente, on atteint le bois crépusculaire, où poussent des tordus verts, de la taille des tordus discrets. Ces tordus ont bien moins de feuillages, leurs feuilles sont vertes et leur bois davantage marron. Les petits tordus mesurent environ 3 mètres de hauteur, les plus grands des tordus étouffants peuvent atteindre jusque 10 mètres. Leurs branches sont en général très peu solides, il est vivement déconseillé d'y grimper.
Les mousses jaunes, mousses commues
Les mousses jaunes se développent dans des endroits sombres et se nourrissent de bois mort. C'est pour cela qu'elles sont particulièrement friandes des parties des tordus privées de soleil des marais de la tourmente sur lesquels elles poussent. Elles rongent le bois, et le pénètrent au plus profond pour en aspirer la sève. Il est très difficile voire impossible d'arracher la mousse accroché à du bois.
Les créatures et plantes qui vivent dans les marais de la tourmente sont celles qui ont besoin de se cacher de la lumière, de se dissimuler, ou de se nourrir des ténèbres. Si quelques parcelles de terre sont au sec, la plupart des terres sont boueuses, voire légèrement recouvertes d'eau. Des mares et bassins s'enfoncent profondément et sont pour certaines reliées à la mer, ce qui fait que de sinistres et vastes créatures marines peuvent s'y engouffrer comme les buveurs de sang.
Les buveurs de sang, créatures légendaires
On raconte que les buveurs de sang, s'ils existent vraiment, sont de grandes créatures, mesurant plus de 4m une fois leur bras déplié. Ils vivent dans les eaux profondes aux abords des terres, dans des environnements très sombres. C'est en cela qu'on raconte en avoir vu surgir dans les marais la tourmente pour se délecter de la chair et du sang de créatures terrestres. Ils attrapent les créatures suffisamment grandes pour les sustenter et les broient dans la mâchoire qui se trouve dans leur dos. Ils absorbent tout ce qu'ils peuvent de sang avant de rejeter leurs os ainsi qu'une grande partie de leur chair ainsi vidée. Leurs grands yeux sont particulièrement efficaces pour voir dans le noir, et ils attendent dans les eaux qu'une potentiel proie s'avance au bord de l'eau pour brandir leur grande main et l'attraper.
Les marais de la tourmente étant un environnement où de nombreuses créatures se sont fait tuer, notamment des humanoïdes, on y trouve de nombreux esprits et fantômes. Les luguves notamment, créatures curieuses qui hantent les marais et suivent discrètement ceux qui s'y aventurent. Les luguves sont très difficiles à aperçevoir, mais on aperçoit très fréquemment leur silhouette qui peut être assimilée à n'importe quelle autre créature, ce qui rend l'environnement encore plus inquiétant. Mais c'est aussi le terrain de jeux de nombreux feux-follets, esprits d'enfants humains s'étant aventurés un peu trop loin et ayant été mené à la mort par d'autres feux-follets. Des banshies également, les esprits de femmes désespérés étant venues chercher la mort dans ces marais, ne pouvant trouver le repos. Les willies, elles, sont les esprits de femmes mortes de froid avant d'avoir été dévorées. Enfin quelques revenants, vaillants guerriers,, pères aimants ou amis fidèles ayant trépassés en tentant de sauver leurs congénères.
Les luguves, créatures peu communes
Longs de 80 centimètres, les luguves naissent de l'accumulation de morceaux d'âmes. C'est pour cela qu'on en trouve là où rode la mort. Ils lévitent au dessus du sol en émettant de longs murmures qui s'apparentent aux langues parlées. Ils passent leur journée à errer et se nourrissent des énergies vitales qui s'évaporent des créatures ayant perdu la vie. Très difficiles à aperçevoir, leurs silhouettes sont prises pour nombre d'autres créatures terrifiantes, et leurs murmures peuvent s'apparenter à n'importe quels fantômes.
Mais si de nombreuses créatures sont terrifiantes, d'autres plus petites peuvent s'avérer mortelles. Les vers blancs qui dévorent les chairs et vivent partout dans les marais brûlent la peau en essayant de la dévorer, tandis que dans les eaux peu profondes résident de grosses larves des marais aux dents particulièrement robustes et au débit de boisson très élevé. Leur poisson paralysant rend leur morsure indolore, ce qui leur laisse tout le loisir de longuement sucer le sang, avant de paralyser presque entièrement le membre sur lequel elles se sont accrochées.
Les larves des eaux et larves des marais, créatures peu communes
Les larves des eaux sont des insectes qui investissent toutes les eaux douces de l'île du coeur aux températures ni trop chaudes, ni trop froides. Elles se nourrissent du sang d'individus, généralement en petits groupes, s'attachant discrètement de leur ventouse-bouche à leur cible. Elles injectent un très léger poison paralysant qui empêche la victime de sentir la morsure. On peut cependant ressentir quelques chatouillements avant et au moment de la morsure. Au moindre geste brusque, les larves des eaux quittent leur hôte pour en chercher un autre. Les larves de marais, de grosses larves des eaux, sont en revanche bien plus dangereuses. Non seulement elles ne quittent pas leur hôte et aspirent une grande partie de leur sang très rapidement, mais il faut peu de temps à leur poison pour qu'il paralyse entièrement le membre auquel elles sont accrochées et elles sont très difficiles à retirer.
Mais si toutes les créatures ne sont pas dangereuses, elles restent effrayantes à croiser, tels les éventés et les antuns, qui se déplacent peu et observent leurs environnements. Se méfier par méconnaissance ou par inquiétude d'une créature inoffensive est souvent une ouverture pour qu'un prédateur surgissent de l'ombre et ne fasse une nouvelle victime.
Les éventés, créatures peu communes
Ce sont des créatures d'environ 1m80, qui se nourrissent d'éléments transportées par les airs, que leurs poils agrippent pour absorber ce qu'ils peuvent en récupérer. Les éventés aspirent l'air d'un côté et le rejettent de l'autre, et il n'est pas rare qu'ils absorbent une fée par inadvertance. Heureusement, jamais une n'en est morte. Ce sont des créatures inoffensives, qui se déplacent peu. Cependant, si on les touche, elles crachent un amas de petits poils internes qui provoquent de douloureuses brûlures sur la peau et aux poumons.
Les antuns, créatures très rares
Les autuns mesurent 1 mètre de long et un peu plus de hauteur. Ce sont des créatures très énigmatiques dont on ne sait que peu de choses. Leurs pattes sont munies de ventouses qui leur permettent de grimper sur les arbres et les plafonds des grottes, et ils peuvent courir assez vite. Les motifs très lumineux qui composent leurs corps se déplacent et se succèdent et créent un incroyable spectacle. Les formes de leur visage se déplacent comme si elles étaient liquides, et celui-ci se met intégralement à fondre lorsque la créature meurt. Les armes plantées dans la tête d'un Antun n'ont aucun effet, et passent au travers tel n'importe quel liquide. Les yeux qui composent son visage peuvent cependant être crevés. Il semblerait qu'il se nourrisse d'ondes via les deux paraboles autours de sa tête. Il parait que certaines personnes ont déjà été vues en train de chevaucher ces créatures.
Les eaux peu profondes ne sont pas en reste de leurs créatures caractères. Si ce ne sont souvent que des étendues de vases et de sables mouvant où l'on peut s'enfoncer jusqu'à ne plus pouvoir respirer, les eaux plus clairs regorgent de poissons noirs et de quelques serpents à dent qui y cherchent de la chair à dévorer avec leurs dents acérées.
Les poissons noirs, créatures communes
Ils mesurent une quinzaine de centimètres. Ce sont des carnassiers aux dents extrêmement tranchantes qui se nourrissent surtout de larves des eaux, mais lorsqu'ils sont en bancs, peuvent même s'attaquer à des serpents à dents ou à de plus grosses créatures qui s'aventurent dans les eaux. Ils se nourrissent également de carcasses et de dépouilles qui se déposent dans l'eau.
Les serpents à dents, créatures rares
Les serpents à dent mesurent entre 60 et 70 centimètres de long. Ils disposent dans leurs mâchoires d'un grand nombre de dents tranchantes, leur permettant de déchiqueter leurs proies. Ils se nourrissent de piges, de poissons noirs, de larves des eaux, de criards et même de sexués. Leurs plus grands prédateurs à eux sont les oies des eaux, qui adorent s'en sustenter. Ils se camouflent souvent dans les eaux basses, camouflés dans les hautes herbes, pour surgir sur leurs proies lorsqu'elles s'y attendent le moins.
Le plus grand danger des marais, les meutes de garoux
Mais la plus grande menace des marais de la tourmente reste les meutes de garoux qui y vivent. Errantes ou installées dans des grottes, les garoux sont des canidés à morphologie quasi humaine. Carnivores disposant de peu de nourriture dans les marais, ils s'aventurent souvent jusque dans les champs printaniers et dans les villages humains pour ramener de la chair humaine ou du bétail. Des missions dangereuses durant lesquelles certain d'entre eux perdent souvent la vie, la protection des villages alentours s'est renforcée au fil du temps. Et même si ces attaques sont devenues rares, elles restent essentielles pour leur survie. Dans les périodes de disette les plus difficiles, il n'est pas rare d'avoir vu des meutes s'entre-tuer pour se voler leur nourriture et même s'entre-dévorer.
Si les garoux sont souvent considérés comme des créatures, ce sont des êtres intelligents avec un langage élaboré, une construction sociale, et quelques compétences artisanales. Certains garoux se revêtent de bijoux et d'artefacts d'os et de peau, voir d'armes, et quelques uns sont même capables de magie à travers la chair, le sang, les os, les ténèbres et la lueur de la lune. C'est ainsi que certain d'entre eux peuvent se transformer temporairement en humains. On raconte aussi que certains humains seraient devenus des garoux de manière permanente, et que certains humains auraient accouchés de garoux. Mythes et légendes ? Morsures et griffures ? Magie des garoux ? Cela reste un mystère.
Sorcières, ou simples alchimistes et herboristes
Il y a toutefois certains humains qui connaissent tout le potentiel des marais de la tourmente, et savent s'y repérer et éviter les dangers. Ceux que, de tous temps à Brûleciel, on a appelé sorcières. Des êtres qui créent des potions et toutes formes de mixtures à l'aide de plantes, aux attributs des plus divers. Des alchimistes et des herboristes, qui s'aventurent dans les marais pour y récolter des plantes aux propriétés uniques. Des pics morts, pour affaiblir les organismes, de la poudre de fleurs mortuaires, pour permettre au mal s'immiscer dans les pensées, ou encore des lunaires, qui seraient, dit-on, en capacité de ramener à la vie.
Les pics morts, plantes communes
Ces plantes néfastes et très fragiles arrachent la peau de tout ce qu'elles accrochent, provoquant des irritations au niveau de la blessure déjà très douloureuse. Les amas de pics morts sont de véritables barrières difficiles à traverser. Ils poussent sur de grandes étendues, détruisant toute autre petite plante déjà installée. Certains botanistes sont alarmistes sur les pics morts : ces plantes risqueraient à terme d'entièrement envahir les champs printaniers, et pourraient même recouvrir l'ensemble de l'ile du cœur avec des conséquences désastreuses...
Les mortuaires, plantes rares
Les mortuaires sont des plantes creuses en forme de sphère. On trouve en leur sein une poudre macabre aux vertus des plus maléfiques. Les légendes disent que ces poudres sont les restes de sorcières maléfiques, et que quiconque tente de s'en emparer sera maudit. Récupérer la poudre des mortuaires n'est pas simple. Seul un herboriste chevronné peut y parvenir. Elle est utilisée pour des potions et des préparations annonçant de terribles présages.
Les lunaires, plantes très rares
Les lunaires sont des fleurs extrêmement rares qui poussent au sein des marais de la tourmente. On dit qu'elles se nourrissent de deux choses : l'énergie noire et la lumière de la lune. Paradoxalement, ce sont des fleurs qui, broyées avec d'autres au sein de certaines mixtures, peuvent ramener une âme défunte dans son corps, et lui rendre la vie. Cela ne fonctionne cependant qu'avec des morts très récentes. Si le corps s’abîme trop, cela ne fonctionne pas. On raconte aussi que les lunaires sont les gardiennes de la vie, et de la mort. Et que ce sont des portes vers l'au-delà. C'est un présage funeste d'en trouver une...
La légende de la licorne noire
Mais l'histoire légendaire des marais de la tourmente, c'est l'histoire de la licorne noire. Un équidé à corne, au pelage très sombre, aux poils longs et aux yeux rouges. Une créature magique et très puissante qui peut à elle seule décimer une meute de garoux. On raconte que ces licornes ne s'abreuveraient que de sang et ne mangeraient rien d'autre. Les cornes, leurs yeux, leurs sabots, leur crin, tout comme leurs organes, chaque élément de leur corps est un trésor qui permet la réalisation d'objets et de substances magiques extrêmement puissantes. Mais personne n'a jamais raconté avoir vu de licorne noire : quiconque les apercevrait perdrait aussitôt la vie.